Le sticker question d’Instagram, le nouveau fléau des réseaux sociaux

Hot take

Jamais avare en mise à jour, Instagram vient d’inaugurer une nouvelle fonctionnalité qui ne cesse de faire parler.

Qu’il est difficile d’y échapper ces dernières heures. Entre deux photos de plages et de salades de quinoa, ce petit rectangle se répand de story en story à vitesse grand V. C’est bien simple, le sticker “Ask Me A Question” est partout. Les plus sceptiques seront tentés de dire qu’en lançant cette nouvelle fonctionnalité, les développeurs d’Instagram ont déchaîné les enfers du narcissisme. Les plus optimistes rétorqueront qu’il est sympathique d’en savoir plus sur le quotidien des personnes que l’on follow. Le communiqué rédigé par le service presse de l’application essaie en tout cas d’expliquer les vertus de ce nouveau sticker : “Une façon fun de démarrer des nouvelles conversations avec ses amis pour apprendre à se connaître mieux.” A la vue des premières réactions des utilisateurs, force est de constater que ce lancement n’est pas totalement réussi.

Jusqu’ici, Instagram avait toujours réussi à forcer le respect du public grâce à des mises à jour inventives et bien senties, qui apportaient la plupart du temps un véritable plus à l’application. Cette fois-ci, le constat est bien différent. En plus d’inonder les stories de séance de narcissisme encore plus poussée qu’une série de selfies, Instagram vient tout simplement de créer un Ask 2.0, l’un des sites favoris des adolescents des années 2010. A une différence près, l’anonymat n’est ici pas une option, la personne souhaitant ardemment parler d’elle savant pertinemment quel compte lui a posé la question. Vous n’apprendrez donc rien de bien croustillant sur vos connaissances, excepté qu’elles préfèrent les chiens aux chats ou qu’elles sont violemment opposés au concept de pizza hawaïenne.

Des plus grandes stars aux anonymes en passant par les influenceurs, nombreux ont ceux à avoir déjà testé cette nouvelle fonctionnalité. Et déjà, les premiers couacs. Les “send nudes” ou autres questions sur l’anatomie féminine se sont mis à pleuvoir, prouvant que même sans anonymat, certains n’hésitent pas à s’en donner à coeur joie. Rien de bien surprenant certes, mais toujours aussi désolant. Par dessus tout, c’est le déferlement de narcissisme et de mise en avant de sa personne qui agace de nombreux utilisateurs du célèbre réseau social. Déjà basé sur le concept d’étaler au grand jour son existence magnifiée, Instagram passe à l’étape supérieure en proposant de se faire interviewer par ses propres connaissances. Ce sommet de futilité était probablement dispensable.

Néanmoins, cette fonctionnalité pourrait se révéler utile, voir intéressante si bien utilisée. Ce qui n’est pour l’instant majoritairement pas le cas. Passé le frisson de l’excitation et la découverte de la nouveauté, espérons que cette tendance se calme et que les séances d’auto-satisfaction numérique se fassent de plus en plus rares. L’avenir nous le dira. Dans le cas contraire, cette nouvelle fonctionnalité pourrait au final se révéler être un vrai coup dur pour la popularité des stories de l’application, qui ont progressivement remplacé celles de Snapchat dans le coeur de beaucoup d’utilisateurs. Ne vous embêtez pas à poser des questions sur Instagram ou à y répondre, cela n’intéresse très certainement personne à part votre égo.


Cet article est une “Hot Take”, une prise de position visant à susciter le débat sur la question qu’il soulève. Les propos tenus n’engagent que leur auteur et non pas Views dans son ensemble.