Avec sa nouvelle série “Maniac”, Netflix va retourner le cerveau de ses abonnés

Expériences mentales, casting cinq étoiles et univers travaillé sont au programme de la nouvelle super-production Netflix.

La genèse de l’ambitieux projet de la plateforme de streaming américaine remonte en 2016, quand cette dernière annonce qu’elle s’est adjujée les services du réalisateur Cary Joji Fukunaga pour adapter une série norvégienne en mini-série à gros budget. Si son nom n’évoque peut être rien au grand public, Fukunaga est considéré comme l’une des nouvelles pépites de la réalisation mondiale. C’est en effet à lui que l’on doit la direction de tous les épisodes de la saison 1 de True Detective, et notamment cet hallucinant plan séquence de plus de 6 minutes avec un Mathew McConaughey aux narines saturées de cocaïne. Cary Joji Fukunaga vient par ailleurs d’être officiellement confirmé en tant que réalisateur du prochain film de la saga James Bond.

Avec un tel talent derrière la caméra, Maniac se devait d’offrir un casting de choix à ses abonnés. C’est chose faite, Jonah Hill et Emma Stone se partageant l’affiche de cette nouvelle création originale, se retrouvant à l’écran onze années après la mythique comédie Supergrave, qui les avait tous deux révélé au yeux du monde en 2007. Le tandem Hill/Stone est par ailleurs rejoint au casting de Maniac par l’excellent Justin Theroux (The Leftovers, American Psycho), de quoi affirmer définitivement le casting de haut niveau de la dernière production made in Netflix.

Il est désormais temps de rentrer dans le vif du sujet. Maniac prend place dans un futur proche à l’esthétique délicieusement rétro, plus précisément au sein d’une entreprise pharmaceutique qui mène des expériences cliniques afin de créer un médicament censé supprimer toute forme de troubles psychiques ou encore de dépression. Jonah Hill et Emma Stone interprètent donc des cobayes volontaires de cette expérience, le premier campant le rôle d’Owen, un enfant de millionnaire, souffrant de schizophrénie et rejeté par sa famille, qui le voit comme un paria du fait de sa différence. Emma Stone prête elle ses traits à Annie, une jeune femme traumatisée par son passé et accroc aux médicaments produits par la société pour laquelle elle est devenue cobaye.

Alternant entre drame, comédie noire et science-fiction, Maniac va alors plonger les spectateurs dans les rêves éveillés que vont vivre Owen et Annie suite à la prise des différentes pilules qu’on leur propose. La réalité de leurs existences se retrouve complètement distordue et Maniac nous emmène dans un délire hallucinatoire comprenant des dizaines d’univers, uniquement présents dans l’esprit des personnages interprétés par Jonah Hill et Emma Stone. Visuellement sublime, la photographie de Maniac est aussi colorée que celle True Detective baignait dans la noirceur. Owen et Annie évoluent ainsi dans des univers psychiques allant des années 80, à un monde d’heroic fantasy peuplés d’elfes et autres créatures, en passant par la surface de la lune, pour le plus grand plaisir des yeux.

Plus qu’une démonstration de force visuelle, Maniac interroge le spectateur sur des sujets profonds et universels. La dépression, l’évasion de la réalité via le rêve ou encore l’influence des nouvelles technologies sur nos vies sont des thématiques majeures de la superbe mini-série créée par Cary Joji Fukunaga. Le pari de Netflix est réussi, la plateforme ayant réussi à faire débuter sur le petit écran deux stars du grand, pour un résultat qui est largement à la hauteur des attentes que Maniac avait suscité depuis deux longues années.

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