Les 5 choses à savoir sur Clubhouse, le réseau social qui pourrait devenir incontournable en 2021

Accessible uniquement sur invitation et adoptée par les stars, la plateforme fascine.

Occupant l’espace médiatique comme personne ces derniers temps, Elon Musk était présent hier soir sur l’application Clubhouse. L’occasion pour lui d’évoquer des sujets divers et variés, comme la récente affaire Gamestop, son influence sur le cours du Bitcoin ou ses implants cérébraux sur des singes. Mais que l’on retiendra surtout, c’est le fantastique coup de projecteur qu’a offert le magnat de la tech à Clubhouse, un réseau social qui n’en finit plus de faire rêver la Silicon Valley. En fin connaisseur, le fondateur de Tesla a choisi de prendre la parole sur cette application mystérieuse et pleine de promesses. Lancée en mars dernier – une période coïncidant avec le début de la pandémie en Occident, cela aura son importance – Clubhouse est une plateforme d’échanges qui place le son au coeur des débats.

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Le concept

Ici, pas de photos, de posts à rallonge, ni de pastilles vidéos. Réseau social d’un nouveau genre, Clubhouse repose en effet sur le partage d’audio en direct. On retrouve ainsi des centaines de salons de discussion privés ou publics, qui permettent à la communauté d’interagir librement. À mi-chemin entre une émission de radio libre-antenne et un contenu podcast qui serait diffusé en live, Clubhouse laisse libre cours à la discussion entre les utilisateurs. La caméra n’est toutefois jamais utilisée, l’essence de l’application se concentrant sur le son.

Un salon permettra par exemple de rejoindre une conférence animée par un ou plusieurs speakers, mais aussi de demander la parole pour poser une question et interagir avec le reste du groupe. Dans un autre, l’utilisateur tombera sur un débat enflammé à propos d’un sujet de société. Les salons publics permettent quant à eux de discuter entre amis ou entre inconnus.

L’histoire

C’est Paul Davison et Rohan Seth qui sont à l’origine de cette application, lancée il y a moins d’un an. Elle a rapidement su convaincre les investisseurs, malgré la morosité ambiance de la pandémie de Covid-19, en levant 12 millions de dollars en juin dernier. Mais c’est à l’automne que tout s’est accéléré financièrement pour Clubhouse.

Les deux fondateurs de l’app ont ainsi réalisé une deuxième levée de fonds, qui leur a permis d’engranger 100 millions de dollars et d’être portée par 180 investisseurs selon Axios. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Clubhouse est désormais valorisée 1 milliard de dollars.

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La communauté

C’est jusqu’ici l’une des grandes spécificités de Clubhouse : l’accès se fait uniquement par invitation. Malgré cette contrainte (temporaire), l’application se targue de posséder 2 millions d’utilisateurs actifs chaque semaine. Le fait que Clubhouse ne soit pour l’instant réservé qu’à quelques happy few lui permet néanmoins de se bâtir une image exclusive et premium, à l’instar d’un club privé IRL. Des anonymes pour l’instant côtoient des stars de la Silicon Valley, tout comme des stars de l’entertainment. Des stars comme Oprah Winfrey, Drake ou encore 21 Savage ont déjà participé à des discussions sur Clubhouse, tout comme Elon Musk il y a de cela quelques heures.

L’image de la communauté actuelle de Clubhouse est donc plutôt clinquante, tendant davantage vers l’aspect tech cool des Ted Talks que vers les vannes Twitter et autres challenges Tik Tok. L’app développée par Davison et Seth s’orientent pour l’instant plus vers du contenu premium, en monétisant notamment les prises de paroles des influenceurs du réseau. Ces derniers sont ainsi amenés à proposer des sujets d’animation pour leurs salons et seront rémunérés en fonction de l’audience attirée. Clubhouse ambitionne donc de placer les créateurs de contenus et les célébrités au premier plan. Il suffit de compter le nombre de faux profils Elon Musk pullulant dans les différentes rooms de l’application pour s’en rendre compte…

Les dangers

Jusqu’ici limité à une poignée d’utilisateurs, Clubhouse a pour objectif de s’ouvrir au plus grand nombre dans les prochains mois. Se poseront alors les questions de la modération des contenus et des dérives inhérentes aux réseaux sociaux. Comme l’expliquait récemment le service tech de BFM TV, il sera bien plus compliqué pour les algorithmes d’analyser de l’audio diffusé en direct, comparé à du texte posté et daté.

La modération de Clubhouse est jusqu’ici assuré par les créateurs des salons, qui remplissent à la fois le rôle d’animateurs et de modérateurs. Un modèle viable vu la taille réduite de la communauté, qui devra néanmoins se réinventer une fois que l’app sera accessible à tous.

Les raisons du succès

Porté par une hype grandissante et un concept intrigant Clubhouse répond surtout à un besoin quasi-vital de notre époque : la création de lien social. Née en pleine pandémie de Covid-19, cette application permet ainsi à des étrangers de se connecter entre eux et d’échanger vocalement en toute simplicité, comme c’était auparavant le cas sur une terrasse de café ou dans une salle de concert.

Déjà surchargée, l’offre des réseaux sociaux ne répondait jusqu’ici pas vraiment à cette problématique pourtant simplissime : les gens ont plus que jamais besoin de parler entre eux, de débattre, d’échanger et de partager. Dans le même temps, elle surfe sur la tendance du podcast et de la consommation audio, en perpétuelle augmentation depuis quelques mois, au sein de toutes les générations et de toutes les catégories sociales. Voilà pourquoi l’avenir de Clubhouse s’annonce sans aucun doute radieux.

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