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Shay, la revanche d’une brune – The Word

Shay se fait rare. À lire les réactions que la diva provoque à chaque nouvelle apparition, on devine le pourquoi de sa discrétion. Faux ongles en guise de griffes, cuir Courrèges en guise d’armure, Shay a fait un come-back digne des plus grandes lors de la première cérémonie des Flammes.

Un nouvel exercice dans lequel la rappeuse belge débute. Pourtant, elle a déjà l’assurance et l’endurance de celles qui enchaînent nuit et jour les tournées live. À en entendre certains, ce n’était pas suffisant et suite à son show, Shay a reçu autant de fleurs que d’épines. À une différence près. Les fleurs sentent bon mais leur parfum est éphémère. Les épines piquent et chagrinent. Parfois, elles laissent des marques indélébiles dans le cœur de celles et ceux qu’elles visent. C’est qu’une grosse p*te.

Mais cette fois-ci, pas de joue tendue. Pas d’ignorance, ni de violence. En riposte, la jolie go renoue avec la jolie garce qui sommeille en elle depuis 2016. Un mot suffit à décrire sa contre-attaque : masterclass. En story, elle a la brillante idée de porter sur la place publique les profils de ses harceleurs. De ceux qui prennent plaisir à commenter les faits et gestes de la rappeuse francophone la plus remarquable de la décennie. Ceux qui gaspillent temps et énergie à dénigrer les femmes, du moment qu’elles ont l’audace d’exister, d’être visibles. Qui, par sadisme, en tirent même une certaine satisfaction. Et malheur à celles qui rappent. Ce monde n’en veut pas, il est sexiste.

N’oublions jamais qui se cachent derrière les messages ‘t’es nulle à chier’. Shay a raison, n’oublions jamais qui sont ces personnes. Ce sont des hommes qu’elle a décidé d’épingler. Frustrés de voir une femme à la fois belle, talentueuse, forte, capable de remuer les foules à l’aide d’une simple mélodie. Des êtres menacés. Une espèce en voie d’extinction.

Entre deux fous rires, j’envoie à une amie l’entièreté de la story de Shay. Elle est trop rigolote. Et oui. Shay n’écrase pas seulement les remarques misogynes et le patriarcat. À chaque pas qu’elle fait, elle fédère une communauté de femmes rieuses, moqueuses, heureuses de la voir prendre un malin plaisir à inverser la tendance.

En ce qui me concerne, Shay peut continuer à blaguer sur les insultes des boloss qu’elle reçoit. Je continuerai à rire avec elle. La fan-base est trop solide, secoue-là, elle bouge pas.