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La Maison Européenne de la Photographie consacre deux expositions à Lisa Fonssagrives-Penn et Annie Ernaux

Jusqu’à la fin du mois de mai, la Maison Européenne de la Photographie présente deux expositions simultanées consacrées à l’icône de mode Lisa Fonssagrives-Penn et aux textes de la Prix Nobel de Littérature Annie Ernaux.

Annie Ernaux et la Photographie

Normande, Annie Ernaux a consacré sa vie littéraire à l’exploration de sa vie et de ses expériences afin de dépeindre la société dans laquelle elle vivait. En 1974, elle aborde dans Les Armoires vides l’avortement clandestin qu’elle a subi dix ans plus tôt.

Pour ses écrits, Annie Ernaux a successivement été récompensée par le prix de la langue française (2008), le prix Marguerite Yourcenar (2017) et le Prix Nobel de littérature en 2022, décerné en vertu du « courage et l’acuité clinique avec lesquels elle révèle les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle. »

L’exposition « Annie Ernaux et la Photographie » explore la symbiose des textes de l’écrivaine à plusieurs centaines d’images de photographes autours du monde. Pendant près d’un an, la commissaire britannique Lou Stoppard s’est plongée dans les collections de la Maison Européenne de la Photographie, afin de sélectionner des photographies qui puissent illustrer les écrits d’Annie Ernaux. Ainsi, Lou Stoppard a choisi des images qui font résonner les thèmes explorés dans son ouvrage « Journal du dehors », publié en 1993.

Photo : Quentin Chevrier

Ainsi, les images traduisent les similitudes des scènes de la vie quotidienne décrites par Ernaux associées aux tirages de Janine Niepce, Henry Wessel, Daido Moriyama, Harry Callahan ou Issei Suda. L’exposition naît également de l’amour d’Ernaux pour la photographie. Dans « Journal du dehors », elle évoque son écriture comme un outil de retranscription de l’image : « J’ai cherché à pratiquer une sorte d’écriture photographique du réel, dans laquelle les existences croisées conserveraient leur opacité et leur énigme. »

En honorant la vision littéraire d’Annie Ernaux, la Maison Européenne de la Photographie explore la beauté des moments ordinaires de nos quotidiens, en creuser grâce à l’art des thèmes tels que les déplacements, la consommation, l’évolution de nos villes ou la solitude.

Lisa Fonssagrives-Penn – Icône de mode

Polymathe, Lisa Fonssagrives-Penn a marqué sa vie d’une vie de danseuse, styliste, sculptrice, mannequin et photographe. Née en Suède, elle y étudie l’histoire des arts et pratique intensément la danse, qui l’emmène jusqu’à Paris où elle y commence sa carrière. Dans la capitale, elle rencontre son premier mari, Fernand Fonssagrives, dont elle prendra le nom, et découvre la photographie. C’est ainsi qu’elle forge sa légende de la première top model de l’histoire.

Photographiée par les plus grands du métier, à l’image de Richard Avedon, Lillian Bassman, Louise Dahl-Wolfe, Horst P. Horst ou Irving Penn, qu’elle épousera en 1950, Lisa Fonssagrives-Penn fat la couverture des plus grands magazines de mode. À 38 ans, elle est honorée de la couverture du TIME Magazine en 1949. Pour les images dont elle était le modèle, Lisa Fonssagrives-Penn imaginait avec le photographe la symbiose d’un shooting parfait. Pour Alexander Liberman, ancien directeur artistique de Vogue, « son image était un idéal admiré par toute une génération. Sa gravité imposait le respect et l’admiration, une richesse intérieure. »

Photo : Horst P. Horst

À la Maison Européenne de la Photographie, Lisa Fonssagrives-Penn est mise à l’honneur à partir d’aujourd’hui avec une exposition qui retrace plus de 20 ans de photos emblématiques de la danseuse devenue mannequin. « Je n’ai jamais pensé que j’allais devenir mannequin, je voulais être chorégraphe », déclarait-elle au sujet de sa carrière inattendue.

Explorer les photos les plus célèbres de Lisa Fonssagrives-Penn permet également de se plonger dans plus de 20 années de mode, à travers des pièces uniques signées Balenciaga ou Christian Dior, de qui elle était devenue le mannequin attitré après la Seconde Guerre mondiale.

L’exposition de 230 tirages d’époque, de 1935 à 1958, a été permise grâce son fils Tom Penn, qui a souhaité en faire don à la Maison Européenne de la Photographie.

Ces deux expositions sont à visiter jusqu’au dimanche 26 mai 2024.