Même si le mystère demeure entier par rapport à sa personne, le jeune sean sait assurément faire monter la pression. Quelques semaines après avoir dévoilé le magnifique “Mercutio”, le rappeur francilien revient aujourd’hui avec le titre “mauvaise nouvelle”, lui aussi accompagné par un sublime support visuel. Le natif de la capitale rappe, chante, transcendant les genres, évoluant à la frontière de la trap ténébreuse et d’une poésie pleine de spleen. De la puissance de la passion amoureuse, voilà de quoi il est question dans ce titre inédit. “C’est la suite logique de ‘Mercutio’, ce morceau s’inscrit toujours dans l’histoire de Roméo et Juliette“ nous explique sean. Fortement inspiré par l’histoire universelle des amants maudits de Vérone, sean s’attache ici à retranscrire “un amour impossible, une rencontre logique qui est pourtant dénuée de sens.”
C’est dans un univers froid et forestier que le parisien place ici son univers. Isolés de tout, avec la mort comme seule issue, les deux protagonistes principaux du clip de “mauvaise nouvelle” se déchirent au milieu d’un vide aussi naturel qu’existentiel. Un seul point de repère est ici présent, une caravane miteuse. Un lieu ambivalent, qui joue à la fois le rôle du cocon et du purgatoire des deux amants : “Quand j’étais petit il y avait une caravane, la caravane de mon grand père. Dès que mes parents partaient quelque part, j’y étais” se souvient sean. Il poursuit : “L’univers c’est quelque chose que j’avais en tête et que j’ai travaillé avec ma soeur, pas mal de proches et Tristan Feres, le réalisateur du clip à qui l’on doit cette fine narration.”
Ultra soigné visuellement, ce clip confirme l’importance qu’accorde sean à l’aspect visuel de ses créations. Un goût pour l’esthétique qu’il revendique haut et fort : “C’est important, j’aime les belles choses. L’idée maintenant c’est de continuer à faire des belles choses !” Ambitieux sur le plan artistique, le garçon ne cache pas ses aspirations futures : “À terme, j’aimerai réaliser mes propres clips, raconter des histoires, mais pas que… L’univers est quelque chose de très important.” Le ténébreux sean ne se fixe en tout cas aucune limite, que ce soit sur les plans musicaux ou visuels. “J’ai des histoires à mettre en image et pleins d’univers visuels à explorer. Impossible de me cantonner à un seul monde” nous annonce-t-il, prophétique.
Dans quelques semaines, sean dévoilera son premier EP, qu’il qualifie lui-même “d’assez spécial, basé sur un univers bien précis.” Une fois cette exploration d’univers artistique terminée, sean voguera-t-il vers de nouvelles aspirations ? Cela paraît très probable. Le jeune rappeur se laisse en tout cas une marge de manoeuvre : “Franchement, même moi je ne sais pas à quoi m’attendre. Par contre, ne vous attendez pas à en savoir plus sur moi, vous en apprendrez seulement sur sean. Là on finit de préparer le prochain clip, ensuite je crois qu’on pouvoir rentrer dans le vrai taff, être en full-time sur la musique.” Sombre, ténébreux et intensément mélancolique, sean ne fait que commencer son ascension.