La contrefaçon fait partie de l’ADN créative d’Heron Preston. Le créateur américain avait en effet commencé sa carrière dans la mode en tant que contrefacteur, créant la sensation en 2011, lorsqu’il avait reproduit le célèbre tee-shirt Givenchy “Pitbull” dans un coloris blanc, auquel il ajouta sa signature sur l’intérieur du col. À l’image d’un Dapper Dan moderne, il continua ensuite d’explorer cette voie, notamment en détournant des logos d’écuries de Nascar sur certaines pièces, le tout étant alors distribué à l’époque à ses amis ou bien vendu sur Instagram. Selon lui, ces “contrefaçons” n’étaient pas des lignes de vêtements à proprement parler, mais des œuvres d’art qu’il aimait créer et exposer.
Prenant toujours un malin plaisir à brouiller la démarcation entre une pièce authentique et son pendant contrefait, Heron Preston vient de dévoiler un nouveau projet pour le moins intrigant sur son compte Instagram. Intitulées “AUTHORIZED FAKES”, ces nouvelles créations ont pour but de “remettre en question l’authenticité et de savoir si il est possible de rendre legit un produit issu de la contrefaçon.” Le créateur s’est en effet posé les questions suivantes : “Peut-on inverser une contrefaçon ? Quel est l’opposé d’un fake ?” C’est via un post Instagram que Preston révèle la genèse de ce projet unique en son genre : “J’ai commencé à penser à ces problématiques quand j’ai trouvé des contrefaçons de ma marque en Chine, avec écrit HEROM PRESTOM sur les fausses pièces. J’ai décidé d’en acheter une quantité limitée, avec l’intention de corriger l’orthographe de mon nom en cousant un ‘N’ en orange transparent au dessus du ‘M’, d’améliorer le design, d’autoriser la contrefaçon avec un coup de tampon de validation et ma signature datée. L’objectif est d’ensuite le revendre en tant que produit véritable, mais au prix d’une contrefaçon.”
Le résultat final de ce travail de réinvention est étonnamment bon, ces créations à la fois contrefaites et authentiques possédant un caractère unique en son genre. Mais c’est encore Heron Preston qui en parle le mieux : “Quand on y pense, la seule différence entre une contrefaçon et une pièce authentique, c’est que la contrefaçon n’a jamais été autorisée par la marque.” Le designer californien a par ailleurs précisé que ce projet était destiné “uniquement à la street“, en expliquant qu’aucun retailer physique ou digital n’aurait accès à ses pièces exclusives. C’est en effet Heron Preston qui les distribuera à sa guise très prochainement. Il n’a en tout cas pas fini de nous surprendre.
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