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Le grand récap du mois de novembre en NBA

Un premier mois plein de surprises.

Chaque fin de mois, nous vous proposerons désormais un bilan des évènements marquants des semaines NBA écoulées dans un grand récap’. La saison a démarré depuis à peine plus d’un mois et elle compte déjà son lot de surprises. Petit retour sur ces joueurs et ces équipes que l’on n’attendait pas forcément là.

La résurrection des Grizzlies

Avant-dernier bilan de toute la NBA l’an dernier avec 22 petites victoires, Memphis a trusté quelques jours la tête de la Conférence Ouest et occupe désormais le top 6 après 20 matchs (bilan de 12V-8D). Une sacrée performance à l’heure où avoir un Big Three semble indispensable à la réussite d’une franchise. Menée par un Mike Conley qui vit une seconde jeunesse et un Marc Gasol éternel, l’équipe du Tennessee se permet même le luxe d’être dominant tout en affichant l’avant-dernière moyenne de points marqués (103.6), devançant seulement les médiocres Cavaliers. Il y a fort à parier que cette situation ne perdure pas une fois les grosses écuries définitivement lancées, mais une présence de l’équipe en playoffs au printemps serait déjà une superbe nouvelle pour Justin Timberlake et les fans locaux.

 Les Clippers, nouveaux boss de la Californie

Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce ne sont pas des Warriors en crise interne qui occupent la tête de la division Pacifique et de la conférence Ouest, ni même les Lakers de Lebron, mais bien les Los Angeles Clippers (15V-6D) ! Disposant d’un effectif sans superstar depuis les départs de Chris Paul, Blake Griffin et DeAndre Jordan en l’espace d’un an, Doc Rivers dispose d’un groupe dense mais limité en talent (Tobias Harris et Lou Williams étant les leaders offensifs de l’équipe). L’ancien boss des Celtics semble avoir retrouvé son mojo en ce début de saison et trouve des solutions tactiques auxquelles il ne nous avait plus habitué ces dernières années à Lob City. Au rayon des révélations, notons l’explosion de Montrezl Harrell et le culot du meneur rookie Shai Gilgeous-Alexander. 

Le Marasme des Wizards

Du talent, les Wizards en ont sans aucun doute, de la cohésion beaucoup moins. Incapables de mettre en place un système de jeu cohérent, Scott Brooks et ses joueurs se sont rapidement enfoncés dans la crise (8V-13D). A tel point que les rumeurs de transferts de l’autoproclamé “meilleur backcourt de la NBA” font la une des médias spécialisés. Pas certain donc que John Wall et/ou Bradley Beal ne terminent la saison dans la capitale fédérale, ce qui impliquerait une profonde refonte du côté de Washington. 

Le tâtonnement des Celtics

Kyrie Irving de retour au meilleur de sa forme, Gordon Hayward enfin opérationnel, tous les signes semblaient au vert pour une équipe de Boston qui a enchainé les exploits en fin de saison dernière, malgré une infirmerie bien remplie. La transition semble prendre un peu plus de temps que prévu (11V-10D) pour une formation des Celtics au sein de laquelle les joueurs ont encore un peu de mal à trouver précisément leur rôle. Avec le mastermind Brad Stevens à la tête des C’s, on doute que cette situation dure très longtemps.

Kemba Walker superstar

En fin de contrat avec les Hornets au printemps prochain, Kemba Walker semble déterminé à toucher le jackpot via un contrat max à l’été 2019. Le petit meneur se montre hyper-prolifique en attaque (27,4 points de moyenne et 6,3 passes décisives) et s’est permis le luxe d’enchaîner une pointe à 60 points face aux Sixers suivie d’un carton à 43 points deux jours plus tard contre les Celtics, deux concurrents directs à l’Est. Grâce à l’apport de l’ancienne star de Connecticut, Charlotte affiche un bilan équilibré (10V-10D).

L’explosion de De’Aaron Fox

Le meneur formé à Kentucky a entamé sa deuxième saison NBA de la meilleure des manières sous les couleurs des Sacramento. De’Aaron Fox symbolise la nouvelle garde des Kings qui convainc sur les premières semaines de compétition. Capable de coups de chauds (31 points et 15 passes décisives contre les Hawks de Trae Young), il affiche des chiffres solides en belle augmentation avec 17,4 points et 7,6 passes de moyenne dont une très bonne adresse extérieure (38,5% à trois points contre 30,7% dans le même exercice la saison dernière). Une belle éclaircie dans le ciel si sombre de Sacramento.

Zach Lavine, de l’infirmerie à franchise player

Victime d’une rupture des ligaments croisés en 2017, Zach Lavine n’a joué que 24 matchs la saison dernière avec les Bulls, histoire de retrouver des sensations et de dépasser l’appréhension. Revenu à 100% à la rentrée, l’arrière de Chicago s’est rapidement imposé comme LE leader offensif de la mythique franchise de l’Illinois. Disposant de tous les tickets shoots en attaque, ce spécialiste du dunk occupe la 9ème place des meilleurs scoreurs de la ligue avec une moyenne de 25,6 points. Prochaines étapes, améliorer ses pourcentages aux tirs et faire passer un cap à son équipe qui occupe la 13ème position de la conférence Est et devrait enregistrer d’ici plusieurs semaines les retours de Markkanen et Dunn.

Damian Lillard remet les pendules à l’heure

Très fortement critiqué après la défaite 4-0 des Trailblazers contre les Pelicans en playoffs au printemps dernier, Damian Lillard avait à cœur de prouver qu’il était un vrai leader. Mission réussie en ce début de saison à la fois d’un point de vue individuel (27,1 points et 6 passes décisives de moyenne) et collectif puisque Portland occupe les premières places de la conférence Ouest avec un solide bilan de 13V-8D. Bien accompagné par son lieutenant C.J McCollum, Lillard devra confirmer sur les 61 matchs restants mais surtout lors de la campagne de playoffs 2019.

Carmelo Anthony pointe à Pole Emploi

La fin de carrière de Melo pourrait bien tourner au fiasco. Peu impliqué et dans une forme physique douteuse lors de la fin de son passage aux Knicks, Carmelo Anthony n’a pas réussi à s’intégrer dans le système de jeu du Thunder l’an passé aux côtés des deux superstars Russell Westbrook et Paul George. Cet été, les Houston Rockets, prétendants au titre, ont tenté le pari en faisant venir l’un des meilleurs attaquants de sa génération pour épauler Harden et Paul. Après un peu plus de 10 matchs et des résultats catastrophiques, le staff texan a dû se résoudre à l’évidence, la greffe n’a pas prise. Résultat, le triple champion olympique et 10 x All Star est à la recherche d’un nouveau job. Espérons qu’il parvienne à se remettre en cause pour que la fin de l’histoire ne soit pas gâchée.

Une cuvée rookie encore plus dense que prévue

Beaucoup d’attentes entouraient la cuvée de rookies 2018. Les très forts potentiels Luka Doncic, DeAndre Ayton et autre Trae Young ne déçoivent pas pour le moment, même s’il faudra être prudent à l’approche de l’hiver et du fameux “rookie wall.” Derrière, les Marvin Bagley, Jaren Jackson Jr, Collin Sexton, Mo Bamba ou encore Wendell Carter laissent entrevoir le potentiel attendu. Mais surtout les rookies que l’on pourrait considérer comme des seconds couteaux se révèlent. Au rayon des belles surprises, le meneur Shai Gilgeous-Alexander qui participe au superbe départ des Clippers, l’athlétique Allonzo Trier (non drafté) qui tire son épingle du jeu aux Knicks ou encore le costaud Josh Okogie qui a profité à 100% de “l’imbroglio Jimmy Butler” pour montrer ce dont il était capable avec les Timberwolves. Côté Frenchies, Elie Okobo a réussi quelques sorties prometteuses (pointe à 19 points) mais dispose d’un temps de jeu irrégulier pour complètement s’affirmer.

Bonus : Les Warriors sont les pires ennemis des Warriors

Soyons clairs, l’ensemble des fans et analystes NBA voyaient une saison NBA écrasée par les Golden State Warriors, qui ont réussi à attirer sans grande difficulté le pivot All-Star DeMarcus Cousins dans la baie d’Oakland cet été. Même si les coéquipiers de Steph Curry restent les grandissimes favoris pour le titre, leur début de saison s’avère chaotique. Outre les pépins physiques (Cousins toujours absent, Curry sur le flanc plusieurs matchs) et des résultats mitigés (15V-8D), c’est la grosse altercation entre Kevin Durant et Draymond Green qui a beaucoup fait parlé et fragilisé le vestiaire. KD a en effet reproché de manière assez virulente à son ailier-fort de ne pas lui avoir donné la balle dans la money-time face aux Clippers.

Résultat, le leader charismatique de Golden State a rappelé au double MVP des Finals que la franchise californienne ne l’avait pas attendu pour gagner, le tout sous-poudré d’insultes bien senties. Démarrée sur le terrain, l’embrouille s’est prolongée jusque dans les vestiaires. Au cœur de cette polémique, la situation ambiguë de Durant, futur agent libre qui tarde à confirmer son souhait (ou non) de prolonger chez les champions en titre. Une situation difficile à gérer dans le vestiaire et au sein de la direction puisque seul Draymond Green a été suspendu par la franchise suite à cet échange, probablement par peur de perdre KD à l’intersaison … Espérons que le retour de Curry et les débuts du très zen DeMarcus Cousins permettent d’engranger suffisamment de victoires pour effacer tous les maux.