Véritable emblême du style des stars du hip-hop des nineties, la marque Karl Kani a posé ses valises dans la capitale il y a quelques jours. Créée en 1989 par le designer californien Carl Williams, cette marque américaine est célèbre pour avoir démocratisé le port du pantalon baggy, tout en étant le premier label streetwear à défiler à la Maison Blanche sous la présidence de Bill Clinton. Trente ans après sa création, Karl Kani continue évidemment d’influencer la culture urbaine et ses artistes. C’est en effet l’une des rares marques à avoir été portée par les artistes de la génération 90’s, en étant adoubée par 2Pac, Snoop Dogg, Diddy, Dr. Dre, mais aussi par des artistes et célébrités des années 2010 comme Kanye West, Rihanna, Migos, Ariana Grande, Joey Baa$$ ou encore Swae Lee.
Le label américain a fait étalage de son amour pour la France ce mois-ci, en installant un pop-up store à Paris le mercredi 11 décembre. Immergé dans une ambiance 90’s, ce shop éphémère a ainsi proposé aux curieux de re-créer les shootings mythiques de Diddy, 2Pac ou encore Snoop Dogg. Outre cette activité qui a remporté un franc succès, le fondateur de la marque Carl Williams était également présent, lui qui a designé un t-shirt limité pour l’événement et mise en vente mercredi en quantité très limitée. À cette occasion, nous lui avons posé quelques questions sur l’impact de Karl Kani dans le streetwear des nineties et son succès contemporain.
Vous avez habillé tous les artistes de l’âge d’or du hip-hop américain, qu’est-ce que ça fait ?
C’est une sensation extraordinaire de savoir qu’on fait partie des représentants d’une culture. Ils auraient pu porter n’importe quelle autre marque, mais le fait que de si grands artistes aient opté pour Karl Kani veut dire beaucoup pour moi. Regarde autour de toi, toute cette installation est rendue possible grâce à la richesse de notre histoire de marque. C’est dingue.
Qu’est-ce qui a contribué au succès impressionnant de Karl Kani dans les années 90 ?
Je pense que c’est parce qu’on été légitime, vraiment. Avant nous, personne n’occupait cette position. Il n’y avait pas de designers issus de la rue comme nous, qui représentait la rue comme nous. Il n’y avait pas de designers qui voulaient s’adresser aux artistes hip-hop comme nous. Personne ne s’adressait à cette culture qui était en train d’émerger.
Pendant les années 90, qu’est-ce que ça représentait de porter du Karl Kani ?
Ça représentait la rue ! La culture, les habitudes, l’attitude de la rue. Porter une pièce Karl Kani en disait beaucoup sur qui tu étais et sur qui tu voulais être.
De nos jours, qui est le consommateur type de votre marque ?
Ça peut être n’importe qui pour être honnête. Il suffit que ce soit quelqu’un qui soit influencé par le hip-hop, par l’histoire de ce mouvement et par ce style unique en son genre.
Karl Kani a récemment collaboré avec un label high-end comme Études, c’est quelque chose qui est amené à devenir récurrent ?
Bien sûr, même si on sélectionne nos collaborateurs avec beaucoup de soin, beaucoup de précaution. On veut être sur de s’associer avec les bonnes marques et/ou les bonnes personnes. Si c’est une marque qu’on ne trouve pas légitime, qui nous donne l’impression de vouloir s’approprier notre culture, c’est un non direct.
Comment est-ce que les consommateurs européens voient vos produits ? Karl Kani possède une image ultra-américaine et reste encore assez confidentiel en Europe, à part pour les fans de streetwear vintage.
L’histoire reprend toujours ses droits. S’il y a une chose que l’argent ne peut pas acheter, c’est l’histoire. Heureusement pour nous, on possède une histoire et un héritage fort. La nouvelle génération s’intéresse à ces concepts et ce n’est qu’une question de temps avant qu’on devienne aussi incontournable en Europe qu’on ne l’est aux États-Unis.
Si vous deviez choisir un outfit à porter pour le restant de vos jours, vous opteriez pour quoi ?
Un t-shirt, un jeans, une paire de sneakers. Keep it simple.
Comment voyez-vous l’avenir pour Karl Kani ?
Restez chauds jusqu’à la mort ! On a beaucoup de projets qui arrivent, de nouvelles collections, de nouvelles collaborations, de nouvelles boutiques… L’aventure continue.
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