La décision prise de mépriser les Fashion Weeks et ses défilés, Vetements était absent cette semaine de l’évènement parisien majeur dédié aux hommes. C’est donc dans un tout nouveau contexte, à la limite du paradoxal, que son fondateur Demna Gvasalia a dévoilé le lookbook de la collection prêt-à-porter Printemps/Eté 2018.
Gvasalia n’a jamais rien fait comme les autres depuis la fondation, en 2013, de son propre label. Peut-être frustré du cadre qui lui est imposé chez Balenciaga, l’influent créateur semble vouloir à chaque saison briser encore quelques codes. Fatigué du bling-bling et des artifices ancrés dans ces évènements qui tueraient selon lui la créativité, le Géorgien avait dans un premier temps entièrement délocalisé son studio parisien, pour rechercher une nouvelle source d’inspiration à Zürich, en Suisse, où la culture alternative précède très largement la haute-couture.
C’est probablement de cet anticonformisme que Vetements avait besoin pour exploiter pleinement ses capacités et communiquer ses idées. Dans ce même cadre, la marque a présenté hier son lookbook SS18, entièrement shooté dans les rues de la grande ville helvétique, en prêtant surtout attention à réaliser ce dernier loin des sentiers battus et surtout dans un timing parfait, quelques heures avant la fin de l’évènement parisien. Pour rompre avec les habituels codes de la haute-couture, Vetements a choisi de faire dans le banal : mannequins choisis au hasard, de tout âge et de toute origine, photographiés dans des endroits n’étant absolument pas prévus à cet effet.
Une collection pour monsieur et madame tout le monde ? Certainement pas. Le jeune label révolté a simplement souhaité faire dans l’original, en frôlant toutefois le ridicule. Mis à part les coupes oversized et le logo parfois présent, rien ne rassemble les dizaines de pièces proposées, que cela soit au niveau des matières, des couleurs, de l’appartenance ou encore des marques de produits revisitées (Umbro, Tommy Hilfiger, Reebok, etc). Faire du n’importe quoi pour accentuer une volonté de marginalisation ? Pourquoi pas, le négligé a un côté sexy, mais pas à plusieurs centaines d’euros…
Retrouvez les 54 photos du lookbook Printemps/Eté 2018 ci-dessous, en attendant la sortie de cette collection.