Le 12 décembre aux alentours de midi, le verdict est tombé. Après avoir réalisé une phase de groupe tutoyant la perfection, les joueurs du rocher devront faire face au Manchester City de Pep Guardiola en huitième de final de la Ligue des Champions. Au vu des tirages possibles, ce n’est pas forcément ce qui se faisait de mieux pour Monaco. Toutefois, l’ASM est capable de réaliser cette performance, on vous explique pourquoi.
Des individualités monégasques au top
Des joueurs de couloirs qui se trouvent les yeux fermés, un binôme Falcao-Germain très complémentaire, un double pivot qui permet idéalement l’équilibre de l’équipe, une charnière centrale excellente. Les individualités à Monaco sont de très grandes qualités, et ce même au niveau européen. Meilleure attaque des 5 grands championnats, l’ASM accumule les buts et chaque joueurs a sa part de responsabilités dans ce succès, avec par exemple en Ligue 1 : 10 buts pour Falcao, 7 pour Carrillo, 6 pour Lemar, 5 pour Fabinho et Germain. En 2015/2016 Monaco avait marqué 57 buts en 38 journées, en 2016/2017 elle en marqué 53 en 17 journées. Son banc aussi est spectaculaire, Mbappe, Carillo ou encore Boschilia ont su peser sur de nombreux matchs même avec des minutes limitées. Offrant ainsi à Jardim de réelles possibilités de turn-over. L’équipe est décidément aux antipodes de son visage terne de la saison dernière.
Cette saison, l’ASM est particulièrement mise en avant pour sa capacité à marquer des buts, à juste titre. Toutefois, il ne faut pas prendre à la légère les qualités défensives de l’effectif. Sidibé, Mendy et surtout Glik ont permis à Monaco de passer un cap dans ce domaine. De plus Jemerson, Fabinho et Bakayoko ont progressé de manière spectaculaire dans le domaine défensif. Toujours aussi efficace en défense placée, les joueurs de Jardim sont désormais capable de défendre en avançant, d’aller presser leurs adversaires avec efficacité. Avec déjà 10 clean-sheet malgré des vrais prises de risque offensive, Monaco s’affirme comme une défense de grande qualité, capable de répondre à l’armada offensive de Manchester City.
Monaco ou l’équipe caméléon
C’est l’une des grandes caractéristiques des rouges et blanc cette saison, ils ont montrés une capacité à performer avec un plan de jeu très varié. La volonté de possession du ballon, de récupération haute et de prises de risques offensives : Ce qui est le cas dans la majorité des matchs de Ligue 1. Ainsi qu’une capacité à jouer plus bas, plus mesuré dans la mentalité et à provoquer l’adversaire à la faute pour le contrer. Tottenham et Villarreal en sont de bons exemples. L’ASM est ainsi prête à batailler face à de nombreux plans de jeux et dans de nombreuses circonstances.
Monaco est favori. C’est une équipe très physique, solide. Ils ont déjà marqué un nombre impressionnant de buts. Pep Guardiola
Nul doute qu’ils ne contrôleront pas la possession face aux hommes de Guardiola, toutefois, leurs nombreux atouts défensifs et offensifs leur permettront de rester dangereux même dans ces circonstances. Cette équipe monégasque est pleinement à l’image de son entraineur, un homme pragmatique que ce soit pour jouer très offensif ou très défensif, qui ne cherche pas forcément à imposer de style de jeu mais qui appuie sur les faiblesses de son adversaire. Cette recette fonctionne parfaitement et grâce à cela, Jardim a enfin glané le respect qui lui est dû dans le monde du foot.
Manchester City, une équipe à la peine défensivement
Les espoirs de qualification monégasque ne résident pas que dans la qualité intrinsèque de l’équipe. On se doit aussi de noter que les Citizens ont montrés des carences défensives inquiétantes, notamment dans les transitions défensive, que Monaco pourra allègrement utiliser. Ces dernières semaines, Chelsea et Leicester, référence en matière de jeu direct en Angleterre s’en sont donnés à coeur joie pour piquer Manchester City sur son point faible. La philosophie de jeu de Guardiola, aussi séduisante soit-elle, est risqué quand son effectif n’est pas composé que de références mondiale. Sa ligne défensive très haute, pour but “d’attaquer dans les petits espaces et défendre dans les grands” met en danger constamment ses défenseurs et les force à jouer des un contre un.
Le problème est qu’à City, Pep ne possède ni Piqué ni Boateng pour compenser les espaces et gagner des duels très difficiles. Si ils se montrent patient en défense placée, les monégasques auront de belles opportunités de contres et ils pourront ainsi se remémorer aux bons souvenirs des huitièmes de final de la saison 2014/2015. Il faut aussi noter que Monaco a montré énormément de réalisme devant le but ces derniers mois : Les faiblesses défensives des citizens, mélangés au réalisme offensif insolent de l’ASM pourrait être la clé d’une potentielle qualification. Il est toutefois logique de penser que les anglais auront progressé défensivement d’ici février, assez pour empêcher Monaco de marquer ? Difficile à imaginer.
Le karma sourit à Monaco
C’est un fait, pourtant c’est sans doute le moins rationnel de tous. Cette saison l’ASM a le vent dans le dos, tout semble fonctionner. Humainement, sportivement, tactiquement, la dynamique actuelle est formidable, au delà même des considérations footballistique. Des frappes qui ne rentrait pas la saison dernière, finissent au fond des filets cette année. Des joueurs très maladroits sont devenus de redoutables atouts, tel Guido Carrillo ou Jemerson.
L’équipe est dans une situation idéale pour réaliser cette performance : Elle reçoit au retour, l’infirmerie est particulièrement vide cette saison, elle a réalisé un mercato parfait, la confiance est à son paroxysme.. Difficile d’imaginer une meilleure première partie de saison pour les rouges et blancs. Les planètes sont alignées pour que Monaco renoue avec le parfum des exploits européens.
La versatilité tactique de l’effectif, les talents individuels, la réussite, la dynamique ultra positive, tout cela pèse grandement dans l’analyse de cette double confrontation. Manchester City reste évidemment un énorme challenge pour Monaco, mais l’inverse est tout aussi vraie : Une équipe anglaise en plein rodage face à un adversaire qui respire la sérénité, qui récite une partition incroyable match après match. Si dans ces circonstances l’exploit n’est pas possible, il ne le sera jamais. Daghe Munegu.